Cela a commencé par des grognements dont Hugo est familier quand quelque chose ne va pas! C'est très agaçant des fois. Je me lève, en sursaut, pour voir ce qui ne va pas et découvre Hugo à même le tapis. Je me dis que ses grognements venait qu'il était tombé de son lit, ce qui , avec le recul, n'était jamais arrivé. Juste le temps qu'Hugo rejoigne son lit et c'est parti... Juste le temps de mettre ce que j'avais sous la main, à savoir le pot et mon Hugo a vomi tout ce qu'il a pu. En catastrophe, nous sommes allés aux toilettes et Hugo me dit que cela va mieux. Je le regarde, il n'est pas blanc. Dont acte!

Je prend le temps de l'essuyer et de nettoyer le pot l'esprit embrumé. On va se laver les mains et tout le monde se recouche. Une demi heure après, je l'entends se lever et commencer ses râles. Entre deux, il m'appelle "PAPA vient!". J'arrive et regarde la scène qui se passe en soutenant mon petit gars avec des paroles apaisantes. Le voyant comme cela, je me vois, moi, dans les mêmes positions, avec la même attitude fataliste. Et je réalise soudain en suivant ses spasmes que Hugo a grandi. Ce n'est plus un bébé que je dois tenir pour qu'il vomisse mais un petit garçon qui me parle et qui souffre comme un grand en tenant sa bassine. J'admire son abnégation, j'admire son calme, j'admire son attitude face au mal! Comme un guerrier dans le feu de la bataille, impassible et pourtant souffrant terriblement.

Vers 4h de matin, juste avant de subir les énièmes spasmes, mon Hugo de sa voix empétrée de garçonnet nous fait : "C'est pas mon jour!" et nous de lui répondre qu'il a vraiment raison.

à 7h15, Hugo se réveille comme à son habitude non sans avoir livré, cette nuit, un combat de titan avec ses trippes. Je découvre ce matin là, un guerrier aux yeux de cendre. Je ne l'avais jamais vu comme cela mais je sais désormais qu'Hugo a grandi.