Non seulement j'utilise quotidiennement GNU/Linux et les logiciels libres mais de manière plus profonde, j'embrasse la philosophie de partage, d'éthique et de mise en valeur du bien commun. Je me souviens la première fois que j'ai entendu parler de Linux, c'était à l'INRA d'Avignon, en 1996 il y a plus de 10 ans. Un gars m'avait expliqué qu'il avait mis 3 mois pour configurer son système GNU/Linux sur un PC 486 et qu'il fonctionnait du tonnerre. Il était multi-tâches et gérait formidablement la mémoire (Windows 95 venait de sortir ;-) ). Cela m'avait impressionné de la même manière qu'un bébé devant une télé. Cela brille, bouge, avec plein de couleur mais bon inaccessible. J'ai réagit comme nous le faisons tous avec les nouveautés de ce genre, "c'est bien sympa mais bon trop compliqué et puis je suis satisfait de l'utilisation que je fais de mon ordinateur, Areuh!".

J'étais tout de même passionné par l'informatique et je suivais les nouvelles dans ce domaine à travers un journal électronique qui s'appelait "LMB Actu" qui a changé de nom par la suite en "Internet Actu". Ce journal contenait tout ce que je voulais avoir comme information. J'en garde un souvenir ému tant il a représenté pour moi une mine de nouvelles et une source intarissable d'hyperliens. La passion pouvait se lire dans chacune des lignes que je lisais goulûment chaque semaine. Avec le recul, c'était le début de mon cheminement vers les logiciels libres. A l'époque, j'utilisais un navigateur internet qui s'appelait Netscape navigator. Il fonctionnait bien et il était téléchargeable gratuitement sur internet. Cela se passait en 1996.

A l'époque, je découvrais Internet avec sa mélopée de termes techniques imbitables. J'utilisais les logiciels qu'on me donnait. J'étais sur Windows sans états d'âmes. Je cherchais simplement à utiliser des logiciels pratiques, faciles à utiliser et fonctionnant bien (ne plantant pas trop devrais je dire!) . Je piratait naturellement les logiciels Microsoft sans me soucier des problèmes de propriétés intellectuelles et de droits d'auteurs. J'étais dans le luxe naïf de me dire que cette société avait déjà tellement d'argent que je pouvais bien pirater ces logiciels un peu! Je trouvais la société de Bill Gates formidable dans sa capacité à copier ce qui se faisait de mieux. A la mort d'Internet Actu, je gardais dans un coin de ma tête le nom d'un nouveau navigateur qui s'appelait Mozilla. J'attendais sa version 1.0. J'ignorais, alors, absolument tout de l'histoire de ce fabuleux logiciel.