Les devoirs ne sont pas obligatoires en élémentaire mais ils existent! C'est ainsi et les profs sont mesurés sur ce point. Hugo les fait et comme il comprend et maitrise ce qu'on lui demande de faire tout va bien. Hier donc, les devoirs allaient bon train et Hugo était concentré. Nous lisons dans son cahier de texte qu'il doit effectuer un travail supplémentaire quand il le souhaite à la maison ou en étude à l'école. Bien parti, maman décide qu'il doit faire une partie de ce travail tout de suite. Et là le drame a commencé (avec la voix journalistique caractéristique). Hugo s'est crispé autour de ce travail qu'il n'avait pas prévu de faire, maman s'est crispée d'entendre Hugo manifester son refus larvé de le faire alors qu'elle ne voyait pas vraiment le souci de ces devoirs supplémentaires. Je me suis crispé à mon tour de voir tant de crispation et de tension et en a rajouté une couche! Jusqu'à ce que je décide de stopper cette situation, Hugo ayant perdu toute sa concentration et pleurant de rage qu'on l'oblige à faire quelque chose qu'il n'avait pas décidé. Je rassurais maman sur son engagement de maman à faire de son fils un beau garçon intelligent et bien élevé! Je lui proposais qu'au lieu de l'obliger à faire le truc quand on le désirait nous, de lui demander de le faire dans un laps de temps raisonnable mais qu'il décide du quand il veut le faire, le croyant tout à fait capable de gérer son affaire seul.

Cela m'amène plusieurs observations. D'abord, Hugo est remarquable de pugnacité dés lors qu'il sent que la situation n'est pas juste. Il a ce don de discuter et d'argumenter encore et encore tel un vieux diplomate rompu aux négociations internationales, et pourtant il ne parle que le français ;-) , ce qui a le don d'énerver. Hugo ne lâche pas le morceau et il ne le fait que lorsque la situation ne lui semble pas conforme à ce que ses parents lui expliquent, ce qui m'amène à la seconde observation. Nous lui avons imposé de faire quelque chose en plus, sachant qu'il savait faire ces exercices, mais, en oubliant que ce n'était pas le moment pour lui. Nous nous sommes retrouvés piégés avec Hugo comme otage. Aveuglés par notre vécu, notre volonté d'efficacité pour le bien de notre garçon, pour aller vite parce qu'il sait. Une belle manifestation de notre inconscient je trouve. En faisant cela, nous avons quelques peu marchés sur nos grands principes de respect, de patience et d'écoute. Ma troisième observation est de me dire que cette attitude que nous avons eu est déresponsabilisante et contre-productive. En lui posant clairement ce que nous voulons et en définissant des limites de temps, je me suis senti pleinement dans mon rôle de parent, de papa et d'individu.

Lorsque j'ai posé clairement ce que nous voulions, Hugo a souri et il m'a dit d'accord. Nous verrons bien, j'ai confiance en lui :-) .