Nous arrivons donc avec Raphy vers 9h30. Nous sommes acceuillis dans une sérieuse bonne humeur et recevons nos badges d'Alpinuxien puisque nous venons pour participer à l'install party en tant que Lug. Nous débutons la journée, par l'essentiel, boire un thé en compagnie de Thierry Stoehr et Matthieu Faure. Ca commence fort. Je découvre enfin à quoi ils ressemblent dans la vraie vie. Quel plaisir de mettre des visages sur des noms, d'entendre le son des voix, de ressentir la chaleur humaine en discutant de vive voix. Tel un fan hystérique, je leur parle de leurs travaux et leur explique combien je les trouve intéressants. Nous partageons l'espace de quelques minutes des valeurs semblables et des visions proches. Et puis, nous rejoignons JR à l'install party.

Qu'est ce qu'une install party me direz vous? C'est juste un endroit où les gens viennent avec leur ordinateur afin d'installer un système d'exploitation GNU/Linux. Raphy prend le relais de JR pour finir l'installation d'un système pour une personne. Il explique avec passion les rouages du GNU/Linux pour l'installation de logiciels. Il a passé toute la matinée à expliquer comment se servir de Linux à cette personne en retraite décidé à tout connaitre de ce système. En fait, Linux est vraiment un système ouvert et s'adaptant à tous ou presque. C'est bluffant!

Au bout, d'une demi heure à tenter d'aider comme je pouvais, je me suis eclipsé pour aller voir la conférence de la matinée, celle sur la directive sur le droit d'auteur : l'EUCD. Cette présentation nous a été faite par Thierry Stoehr et non par Christophe Espern. Il nous a brossé un tableau idyllique pour les défenseurs de monopole et terrifiant pour les utilisateurs que nous sommes. Le danger principal est la volonté de contrôle de l'usage que l'on fait des oeuvres que l'on a légalement acheté avec l'usage des fichiers DRM (gestion des droits numériques). Avec des exemples concrets, il a expliqué le risque de la perte du droit à la copie privée obligeant à repayer à chaque fois une oeuvre que l'on voudrait lire/regarder/écouter avec un autre média. Je fais ce que je veux des fichiers DRM!!!

Après un frugal repas, nous sommes repartis avec joie dans l'explication des implications de la directive européenne sur les brevets logiciels par Gérald Sedrati-Dinet dit Gibus (quand on le voit on comprend pourquoi il se fait appeler Gibus surtout lorsqu'on a vu la guerre des boutons!!!). Gérald a démonté les mécanismes des brevets logiciels en nous détaillant la chronologie des évènements. Il est très instructif de connaitre comment l'OEB (l'office européen des brevets) fonctionne. Elle reçoit de l'argent des entreprises voulants protéger leur innovation. Dans le cas des logiciels, elle n'a pas le droit de le faire, mais sachant qu'elle a obligation d'au moins équilibrer ses comptes... J'invite ceux qui seraient intéressés par cette problèmatique d'aller sur le site de la FFII. Enfin, Gérald a donné des éléments expliquant le pourquoi de la passivité de la France dans ce dossier. La participation de l'INPI dans la rédaction de la directive, le lobby de société comme Alcatel ou Thomson, considéré comme des fleurons de l'industrie des nouvelles technologies par le gouvernement sont des éléments qui ont amené les responsables français à considérer que le passage en force de cette directive était bonne pour notre pays surtout à la lumière de l'accueil digne de chef d'état fait à Bill Gates lors de sa visite en France récemment. Ouaiiiis! Le combat continue mais est loin d'être gagné.

Après la superbe conférence sur l'accessibilité des sites web présenté par Matthieu Faure qui sera l'occasion d'un autre billet, j'ai fini la journée par une présentation de Frédéric COUCHET, président de la FSF-France et délégué général de l'APRIL, de ce qu'est le droit d'auteur et les risques d'un déséquilibre de celui ci à travers les différentes directives européennes aborder dans les conférences précedentes. Je ne reprendrais pas sa conf, mais je retiendrais ceci. La première chose est qu'il faut lire la GNU/GPL avant de l'utiliser pour éviter tout problème de droit d'auteur. la seconde chose, et la plus fondamentale à mon sens, est la remise en cause de l'équilibre du droit d'auteur, de la copie privée. Tout cela dans un but précis : favoriser les monopoles par le contrôle de l'usage que l'on fait/fera de l'information (des fichiers word au ficheir MP3) avec les fichiers DRM. Le résultat est que, comme le souligne très bien Frédéric, si des directives comme l'EUCD ou la brevetabilité des logiciels passent le droit d'auteur sera déséquilibré au profils des entreprises de communications et informatiques. En aparté, en évoquant le problème de copie et de domaine publique, Yann Forget, M. Wikipédia en France, expliqua que l'académie française avait interdit la copie de leurs dictionnaires dans wikipédia depuis la création de la noble institution sous le prétexte incroyable qu'ils sont immortels sous entendu les dictionnaires édités ne tomberont jamais dans le domaine publique. Une connerie immortels?

Je tiens à remercier les organisateurs et trices de cette journée. Le cadre est superbe et l'organisation sans défaut. J'espère que l'année prochaine sera aussi enrichissante!

Ps : Des photos arrivent!