Je viens de tomber sur un billet de Catherine Dumonteil-Kremer et il m'a fait réagir car c'est exactement ce qui vient de se passer ce soir . Margot a refusé de manger avec nous. C'est important pour nous de manger tous ensemble. Nous lui avons expliqué que si elle ne venait pas, elle ne mangerait pas. Elle a balayé cela d'un revers de puzzle ;-) ! Dont acte. Le repas se passe, puis un moment après, Margot commence à pleurer et expliquer qu'elle a faim! Je lui rappelle sa décision mais bien entendu elle ne veut pas l'entendre la coquine! Elle a faim désormais! Je la sens coincée et moi avec finalement :-) ! Nous en discutons avec ma douce et nous convenons de l'inutilité de la privée de repas complètement parce que l'expérience nous a montré que lorsque que l'on va au bout de la conséquence, cela n'a pas vraiment d'effet. Nous lui donnons un petit quelque chose et voyons Margot plus calme. Je lui rappelle combien c'est important pour moi qu'elle mange avec nous.
Même après les sarcasmes de ma belle mère qui ne voit que de la manipulation de la part de ma fille , je me dis que ma fille a besoin de mon soutien même si je me pose continuellement la question du comment le faire de la manière qui l'aide le plus. En tout état de cause, j'ai de moins en moins de certitudes sur la meilleure éducation. A chaque fois que j'agis ainsi, j'ai l'impression d'avancer dans l'inconnu. C'est excitant et difficile à la fois car j'ai l'impression de ne pas faire comme le modèle établi par la grande psychologie (après la lecture d'un hors série du magazine "psychologie" consacré au métier de parent, me voilà un père névrosé, pervers et pédophile couplé du meilleur papa que la terre n'ai jamais portée
). Et puis, personne ne pourra me rassurer sur ce que deviendra Margot lorsqu'elle sera devenue adulte. Je sais simplement que je veux l'accompagner, avec humilité, du mieux que je peux.
2 réactions
1 De Nathalia - 03/03/2007, 11:55
Je vais finir par m'en vouloir de t'avoir prété ce magazine, il faut que tu me le rendes pour que je le brûle
).
)
J'ai encore un bouquin à te passer je pense qu'il te feras oublier l'autre (surveille ta boîte aux lettres
Loin de moi l'envie de critiquer ta façon d'agir face à cette situation juste avancer dans la reflexion. Quand tu n'as pas faim toi-même est-ce que tu manges parce que c'est l'heure de manger ? Est-ce si terrible si elle ne mange pas avec vous ? Je crois que c'es Boris Cyrulnic qui disait qu'on devait considérer un enfant à table comme un invité, donc ne pas lui imposer de manger s'il n'en a pas envie. Bref, j'ai bien compris que l'importance pour vous était plus le rassemblement familial que le repas lui-même. Je suis sûre que tu as déjà pensé à tout cela et que ce que je te propose est un peu réchauffé. Tu peux aussi considérer la situation inhabituelle du moment (travail de maman, cantine à midi= choix imposé par mes parents j'impose donc, à mon tour, mes choix).
Je crois que pour ce genre de situation il serait peut-être utile d'instaurer les règles non négociables dont je t'avais parlé (idée de Catherine, pas de moi, hein
Donc, inclure dans vos règles non négociables que lors du repas tout le monde est à table même s'il n'a pas envie de manger. Bon par contre, il y a un risque pour que Hugo en profite pour ne rien avaler, le coquin.
Ensuite tu peux alléger cette règle ;
- on ne fait qu'un service ;
- s'ils ont faim plus tard à eux d'aller chercher leur assiette dans le frigo et de la manger froide ;
- de respecter la propreté (pas de saleté partout)
En fait, je crois que l'important est de ne pas vous imposer des contraintes supplémentaires en voulant respecter les rythmes de Margot. Et puis après tout elle n'avait peut-être pas envie de manger à table avec vous, envie de s'affirmer.
Personnellement, je pense que vous avez bien réagit car Margot s'est sentie comprise et soutenue par ses parents et c'est ce qui l'a menée à s'exprimer !
J'ai une copine qui fait un conseil de famille tous les dimanches soirs après le repas. Les enfants et les parents peuvent s'exprimer sur les évèments de la semaine et proposer des solutions par rapport aux situations rencontrés. Un truc intéressant car il pourrait vous permettre, par exemple, de revenir sur cet évèment avec Margot et d'inclure la reflexion de Hugo en plus. De connaître leurs sentiments face à cette semaine inhabituelle.
A méditer ?
2 De Nicolas - 03/03/2007, 23:10
Tu me scies Nathalia. tes paroles me parlent beaucoup. Quelle intelligence, quelle analyse
! Chapeau!
! J'ai abandonné cette idée saugrenue dés lors! Nous vivons très bien le fait que si quelqu'un n'a pas faim, il ne mange pas. Ce qui est plus difficile, c'est quand Margot nous explique qu'elle n'a pas faim et que l'on est certain que c'est faux! On en revient à son affirmation et tout commence à s'expliquer
!
Je voudrais te répondre. Tout d'abord, ta réflexion sur l'affirmation de Margot est totalement fondée. C'est ce que j'ai ressenti dans sa manière de faire car toute la soirée avait cette teinte! Tout était prétexte à ce qu'elle fasse comme elle veut elle et non ce qu'on pouvait lui proposer. Il y a sans doute une relation directe avec cette semaine inhabituelle. Je n'avais pas fait cette relation mais elle explique très bien pourquoi Margot était sans arrêt dans la confrontation. Merci beaucoup de cela.
Le mangé froid me semble une bonne idée aussi. Cette idée m'a été suggéré également par Catherine dans son commentaire sur son blog.
Quant aux règles non négociables, concernant le repas. Tu as très bien sentie le désir que j'ai de cette relation familiale autour d'un repas. Maintenant, j'ai compris aussi, il y a de cela deux ou trois ans, qu'il était inutile d'obliger les enfants à manger s'il n'avait pas faim. Les draps s'en souviennent encore