Nous venons d'acheter un nouvel écran d'ordinateur suite à la mort de l'ancien (paix à son âme)! Nous avons décidé de prendre un écran 16/9 car j'ai été conquis par ce format au boulot. L'écran 16/9 permet d'avoir plusieurs fenêtres alignées (utile quand on travaille sur des images avec un logiciel dédié comme The Gimp par exemple) mais aussi utile pour avoir une vision plus confortable quand on travaille avec un tableur car cela permet de voir beaucoup plus de colonnes et je ne parle pas des séances de DVD ;-) .

Me voilà à brancher le nouvel écran, et, tout flambant, des étoiles dans les yeux, je démarre la babasse. Comme c'est du 16/9, j'ai commencé par modifier la résolution de mon écran. Et c'est là que mes problèmes ont commencé. A l'installation de Kubuntu, Je ne m'étais absolument pas préoccupé de ma carte graphique, vous savez la carte qu'on insère sur la carte mère et qui s'occupe d'afficher accessoirement des trucs sur l'écran sensé nous permettre d'utiliser l'ordi. Du coup lorsque j'ai voulu me mettre en 16/9 à la résolution 1680*1050 préconisée par le constructeur, je me suis retrouvé avec un écran de 640*480 (j'ai fait un bond en arrière de 10 ans). Ouaiiiiiis! Alors j'ai cherché sur internet pour savoir si d'autres avaient rencontré ce problème. Dans le même temps, je devais connaître le nom et la marque de la carte graphique car je l'ignorais.

Arrêtez vous un instant et imaginez un bon père de famille à quatre pattes, le cou à la limite du torticolis, s'échinant à regarder cette foutue carte et à tenter de lire un nom de marque et/ou un nom tout court. On est bien peu de chose tout de même :-D !!!!Tout cela, avec les remarques assassines mais pleines de bon sens de sa douce, cela donne à peu près ceci :

Bon père de famille (BPDF) : Bon, regardons cette carte, il devrait bien y avoir quelque chose marqué dessus!

La douce (dans la cuisine voix forcée) : Alors, tu t'en sors?

BPDF (voix forcé mais répondant pour lui même) : Attends un peu que je sache quelle carte on a, et après, cela devrait rentré dans l'ordre, bon j'y vois rien, je vais souffler un peu dans ce machin, pfffffffff...

BPDF : "Putain quel con, c'est bon la poussière hein Nico! Bon, y'a rien d'autre qu'Elixir marqué dessus mais c'est pas croyable, ils voulaient faire des économies d'encre ou quoi!!!

BPDF (avec un peu les boules) : Et maintenant, je fais comment pour découvrir le nom de la carte moi. Je vais taper "Elixir", Google est mon ami! C'est peut être une marque que je ne connais pas?

La douce (me regardant attraper le torticolis) : Tu y arrives?! Tu devrais appeler Jean Noël!

BPDF (feignant la maîtrise en se redressant sur le fauteuil) : Je vais pas le déranger pour si peu. Une fois le nom de la carte trouvé, je devrais bien y arriver!

La douce (réaliste) : Tu es sûr? Je serais toi, j'appellerais Jean Noël!

BPDF (ricanant) : Jean Noël?! Jean Noël?!

La douce : Tu fais quoi?

BPDF : Bah j'appelle Jean Noël!

La douce (repartant vers la cuisine) : Très drôle! T'as un copain à coté et tu ne l'appelles pas? Enfin, fais ce que tu veux! Je vais préparer le repas!

BPDF (Soupir) : Alors qu'est ce que me dit Google, "Elixir", alors, "Le site ELIXIR DE LINGERIE présente l'intégralité des collections"; non c'est pas ça; "Un élixir est une potion. Ce mot est parfois employé pour des alcools."; non plus, je ne crois pas que cette maudite carte me fasse mes infusions "nuit tranquille".

BDPF (enfin terrassé) : Bon, j'ai compris, je vais téléphoner à JN. Je voudrais comprendre la logique de tout cela et ce qui se cache derrière des mots aussi incompréhensibles que VGA, SVGA, HDVI et... X!

La douce (amusée) : Ca y est tu t'es décidé...

BPDF (stoïque) : Oui, je voudrais comprendre une bonne fois ces problèmes de résolutions et de carte graphique.

Jean Noël est arrivé et nous avons passé une soirée en BPDF, une soirée comme je les apprécie à base d'infusion, d'explications techniques, de convivialité et d'échanges. Les choses deviennent simples avec Jean Noël quand il s'agit de Linux. Pas besoin de se tordre le cou, une console, taper un "lspci" dedans et le nom de la carte graphique apparaît. Ensuite, nous avons beaucoup parlé de X, non, non pas de porno la dedans, juste que pour pouvoir afficher des trucs à l'écran, Linux utilise ce qu'on appelle le serveur X. Il m'a accompagné dans les méandres du fichier de configuration de ce serveur (xorg) et expliqué comment faire pour résoudre le genre de problème que j'ai rencontré. Nous avons parlé de différentes combinaisons au clavier pour se dépatouiller ("ctrl + alt + F1 ou F7"). Le problème réglé, il m'a accompagné plus loin. Nous avons installé le pilote NVidia (pilote propriétaire donc non installé par défaut) pour bénéficier de l'accélération graphique. Ca en jette hein quand j'écris cela surtout pour les non initiés! J'ai appris que l'accélaration graphique était tout simplement le fait d'utiliser la carte graphique en lieu et place du microprocesseur pour s'occuper d'afficher les trucs à l'écran ce qui permet de faire des trucs supplémentaires agréables à voir et qui peuvent s'avérer pratiques comme la transparence des fenêtres par exemple. Il m'a livré un peu de sa manière de voir et de configurer le bureau KDE. Un régal!

Je peux vous dire qu'avec un écran de 16/9 de 22 pouces et d'une carte graphique que l'ordinateur utilise désormais, c'est vraiment très très agréable. Aujourd'hui dimanche, c'est avec un plaisir renouvelé que j'utilise Linux. Chose que nous avons évoqué et dont j'aimerais parlé, c'est la manière élégante de KDE pour manipuler et gérer les fichiers graphiquement avec Konqueror. Je peux vous dire que mon "expérience utilisateur" est autrement plus intéressante et efficace que celle que je subis au travail.

Pour finir, je trouve qu'au delà de la maturité de Linux pour les utilisateurs de base comme moi (par l'utilisation de fenêtre de configuration un peu plus parlante que "lspci" dans une console ;-) ), ce système est profondément pédagogique. Il suscite le raisonnement et la logique. Jean Noël a déroulé devant moi une méthode logique, quasi scientifique de résolution du problème que je rencontrais de par la possibilité de savoir à tout moment ce que fait la machine et comment elle le fait, par le fait que chaque brique du système est disponible à l'étude. Alors quand quelque chose ne fonctionne pas, il est aisé de démêler le fil où se trouve le problème. On entrevoit aussi toutes les difficultés qu'il faut résoudre pour voir afficher à l'écran le billet de ce blog. Merci JN :-) !